
Introduction
Quand on lit la Bible avec attention, on se rend compte qu’un fil rouge traverse les Écritures : celui de Babylone. De la Genèse à l’Apocalypse, Babylone n’est pas qu’une ville historique. Elle devient une image forte, un symbole puissant de la rébellion humaine contre Dieu. Dans cet article, nous allons explorer ce que représente vraiment Babylone la Grande et en quoi elle reste plus actuelle que jamais.
1. Une Métropole Séductrice : Ce qui brille n’est pas toujours pur
La Bible dit que “tout ce qui est dans le monde — la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie — ne vient pas du Père, mais vient du monde” (1 Jean 2:16). C’est exactement ce que représente Babylone : une société séduisante, luxueuse, fascinante… mais profondément éloignée de Dieu.

Elle est décrite comme une “femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème” (Apocalypse 17:3). Son apparence est splendide, mais sa réalité est spirituellement corrompue. Elle influence tout : le commerce, les idéologies, la religion, et même la science. Elle incarne cette tentation que le diable a présentée à Jésus : “Je te donnerai tous les royaumes du monde, si tu te prosternes et m’adores” (Matthieu 4:8-9).
2. L’Idolâtrie Organisée : Quand les institutions deviennent infidèles
L’esprit de Babylone ne se limite pas à une structure extérieure : il s’infiltre dans les systèmes religieux et même dans les communautés croyantes. Elle est comparée à Balaam, ce prophète corrompu par la cupidité (2 Pierre 2:15), et à Jézabel, figure de la séduction religieuse et de la compromission (Apocalypse 2:20).

Naître “de Jézabel”, c’est adopter une foi diluée, mondaine, séduisante mais infidèle. C’est là que l’Église devient vulnérable :
• quand elle adopte les critères de succès du monde ;
• quand elle sacrifie la vérité pour plaire aux hommes ;
• quand elle réduit la foi à une apparence religieuse sans puissance.
L’apôtre Paul avertissait : “Ils ont l’apparence de la piété, mais ils en renient la puissance” (2 Timothée 3:5).
3. Les Racines de la Rébellion : De Caïn à la Tour de Babel
Babylone ne naît pas de nulle part. Son esprit remonte à Caïn, le premier meurtrier (Genèse 4), celui dont l’offrande n’a pas été agréée parce qu’elle ne venait pas d’un cœur juste. Jean dit : “Ne soyons pas comme Caïn, qui était du malin et tua son frère” (1 Jean 3:12).

Puis vient la Tour de Babel (Genèse 11), une tentative humaine d’unir le monde autour d’un projet orgueilleux : “Faisons-nous un nom”. C’est l’homme qui veut s’élever sans Dieu. Et Dieu confond leur langage pour stopper cette ambition rebelle.
Babylone est l’héritière directe de cette attitude : une humanité qui se bâtit sans Dieu, selon ses propres règles.
4. Une Prostitution Spirituelle Mondialisée
L’image forte utilisée dans l’Apocalypse est celle d’une grande prostituée, symbole d’une trahison spirituelle. Babylone séduit, manipule, enivre les nations. Elle est à la fois politique, religieuse, idéologique et commerciale :

• “Elle a fait boire toutes les nations du vin de la fureur de sa débauche” (Apocalypse 14:8).
• “Les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe” (Apocalypse 18:3).
• “En elle a été trouvé le sang des prophètes et des saints” (Apocalypse 18:24).
Babylone vend tout, même le sacré. L’homme moderne, dit le texte, adore la technologie, la science, la religion… mais comme un “jeu”. Une foi spectacle. Une religion de surface. C’est là la prostitution spirituelle : remplacer Dieu par un système séduisant, mais faux.
5. Une Chute Inévitable : La justice divine ne tarde pas
Apocalypse 18 est sans équivoque : “Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande !” (Apocalypse 18:2). Sa chute est soudaine, totale, irréversible :

• “En une seule heure, tant de richesses ont été détruites” (Apocalypse 18:17).
• “Elle ne sera plus jamais trouvée” (Apocalypse 18:21).
• “Dieu s’est souvenu de ses iniquités” (Apocalypse 18:5).
Tout ce que Babylone semblait être s’effondre. Elle est dévoilée, exposée : “Babylone est devenue l’idole toute nue” (écho à Jérémie 8:5). Ce qui paraissait glorieux se révèle vide, honteux, sans fondement. L’apparence ne sauvera personne.
6. L’Appel Urgent à la Séparation
Devant une telle réalité, l’Écriture appelle à sortir de Babylone :
“Sortez du milieu d’elle, mon peuple, de peur que vous ne participiez à ses péchés” (Apocalypse 18:4).
Ce n’est pas qu’un appel géographique, mais spirituel : se détacher de ses valeurs, de ses illusions, de ses séductions. Comme Daniel et ses compagnons (Daniel 1 à 3), il est possible de vivre à Babylone sans s’y conformer.

Mais cela a un prix : “Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde… le monde vous hait” (Jean 15:19). Être fidèle à Dieu, aujourd’hui comme hier, fait de vous une anomalie. Et Babylone déteste les anomalies.
Conclusion : Deux cités, deux destins
L’histoire de Babylone n’est pas qu’un passé. C’est une réalité présente, un système actif, un esprit en œuvre dans le monde. Et la Bible oppose clairement deux cités :
• Babylone, fondée sur l’orgueil humain, vouée à la chute
• La Jérusalem céleste, fondée sur la grâce, destinée à la gloire éternelle (Apocalypse 21:2)

Le croyant est donc appelé à faire un choix radical. Comme Abraham, il “attendait la cité qui a de solides fondations, dont Dieu est l’architecte et le constructeur” (Hébreux 11:10). C’est à cette cité que nous devons aspirer.
elle est aussi une mise en garde : toute gloire sans Dieu est éphémère. Toute réussite qui éclipse l’Évangile est une illusion. Que Dieu nous accorde la lucidité de reconnaître Babylone, et le courage d’en sortir.
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